La saison des Amours (Au coin du feu)
La bûche est dans l'âtre
L'incendie dans tes yeux...
Je me glisserai sous la couette
Là où tu te tiens couchée
Si vraiment tu le souhaites
Je viendrai pour te chauffer
Je me blottirai contre toi
Pour te communiquer mon envie
Ma chaleur contre le froid...
C'est mieux que de l'eau de vie
La bûche est dans l'âtre
Mais l'incendie dans les yeux
Inutile de le combattre
Laissons plutôt faire ce feu
J'ai touché tes épaules
Caressé tout ton corps
Sans prononcer une parole
Que pourrais-je bien dire encore !
« Elle est si douce ta peau
Un délice, partout où je touche
Mais chut, gardons nos mots
J'ai mieux à faire de ma bouche »
Dans la pénombre de la chambre
Ton corps allongé sur le lit
Fait disparaitre en entier le membre
Le bel et précieux objet du délit
La bûche est dans l'âtre
Mais l'incendie dans les yeux
S'il est laid de se battre
L'amour est le plus beau des jeux
Deux dunes crèvent le plafond
L'oasis, plus bas, calmera ma soif
Je m'y vois déjà tout au fond
Ressentant le souffle qui nous décoiffe
Ta tête dandine langoureusement
Et tout ton être suit en cadence
L'axe mobile crée le mouvement
Donne le tempo de ton étrange danse
Au-dessus de toi, le ciel c'est moi
Tantôt calme, tantôt ténébreux
Je suis ton dieu, ton prince et ton roi
Tu me donnerais des titres nombreux
La bûche est dans l'âtre
Mais l'incendie dans les yeux
Elle doit s'attendre à voir s'abattre
Comme la tiède pluie des cieux
La bûche est dans l'âtre
Mais l'incendie dans les yeux
Pour illuminer en train de s'ébattre
Nos silhouettes sur l'océan de dentelles bleues
Sens dessus-dessous, sans dessous du tout
On perd le nord, la tête à la renverse
Je sème les bisous, oh, j'en mets partout
Sur ton ventre accueillant, tes lèvres gorgées d'ivresse
On s'attarde un peu, on garde position
Quel spectacle, voir comme tu ondules
Loin du missionnaire et des confessions
Spectacle bien plus beau qu'un crépuscule
Tu chevauches, lascive, dans ta tenue d'Eve
Mais bientôt tu feras hennir l'étalon noir
Tu le conduiras ailleurs, comme lorsque l'on rêve
Et un monde aux mille merveilles tu lui feras voir
La bûche est dans l'âtre
L'incendie dans tes yeux
On est d'humeur folâtre
Amoureux au coin du feu
© 2018. R L/ OP_05 Décembre
Le poète sans nom
Illustration Image Internet